PAS DOUCE – JEANNE WALTZ
Née à Bâle, Jeanne Waltz a grandi dans le canton de Neuchâtel où elle a passé son baccalauréat avant d’aller étudier le japonais à Berlin. Dès 1989, elle pose ses valises au Portugal et œuvre comme décoratrice sur les plateaux des meilleurs cinéastes portugais (Manoel de Oliveira, João César Monteiro…) puis comme scénariste, et coécrit Das Tripas Coração de Joaquim Pinto. En 1995, Jeanne Waltz réalise La Couveuse, un premier court-métrage de fiction tourné au Portugal et présenté à Locarno. Par la suite, elle réalise plusieurs courts-métrages qu’elle produit alternativement en Suisse ou au Portugal (La Couveuse, Morte Macaca, O que te quero, La Reine du coq à l’âne, As terças da bailarina gorda, Agora Tu, Todos Iguais a dormir).
Au nombre de deux, ses longs-métrages prennent pour décor Lisbonne d’abord (Daqui p’rá alegria, 2003) puis La Chaux-de-Fonds (Pas douce, 2007). Pour cette fable contemporaine qui lui a valu le Quartz du Meilleur scénario aux Prix du Cinéma suisse en 2008, Jeanne Waltz a été séduite par le paradoxe d’une « petite » ville construite en rase campagne sur le modèle de New York. La réalisatrice a fort bien perçu que ce cadre ferait un parfait écho à l’oppression de son personnage principal, interprété par Isild Le Besco, à qui un jeune Loclois d’origine portugaise, Steven de Almeida, donne la réplique.
Après l’obtention d’un master en cinéma d’animation à l’Universidade Lúsofona à Lisbonne, et la réalisation de We the Slow, Jeanne Waltz prépare un nouveau long-métrage, Le Vent qui siffle dans les grues, adapté du roman de l’écrivaine portugaise Lídia Jorge. (Passion cinéma)